La queue entre les jambes
On se prépare, on planifie, on rêve, on se fait des scénarios les plus beaux les uns que les autres. Et paf, on est trahis par l’équipement…

Voilà quelques mois que nous avons reçus, par le biais de notre page facebook, un message qui consistait en une très généreuse invitation à visiter une de nos belles régions du Québec, le Lac Saint-Jean.
Ce message, envoyé par Michel, un enthousiaste abonné, tombait à pic! Après la déconfiture de la Megaweek italienne annulée pour cause de Covid-19, je n’avais pas vraiment trouvé de projet pour occuper ces vacances à toute fin pratique dédiées à Tous Motards.
L’anticipation
Durant plusieurs semaines et moult échanges, nous avons planifié un itinéraire, revisé les cartes, fait la revue des attraits des 5 ou 6 régions traversées, réservé les hotels, planifié le matériel vidéo, chargé les batteries, préparé des arrêts de tournage, postés notre projet sur nos réseaux sociaux et même produit un petit vidéo relatant certains de nos préparatifs.
Nous étions très enthousiastes d’aller à la rencontre de nos abonnés du Lac et notre liste de « choses à faire » était plutôt chargée car on avait prévu faire 3 ou 4 vidéos Tous Motards avec le contenu de notre périple.

C’est un départ!
Ce qui nous mène à jeudi, date du départ de Montréal, vers Québec, première étape du périple. Après avoir chargé la moto, rempli le sac à eau (on annoncait tout de même 33°C) et fait le plein, c’est un départ!
Rien de laissait présager de la suite car lors de ma première étape, outre la chaleur, je m’étais arrêté deux fois pour prendre des images aériennes et des photos puis une troisième fois pour une petite crème glacée molle…

Mais c’est après cet arrêt que les ennuis ont commencé. Les premiers signes que quelque chose ne tournait pas rond apparurent lorsque je croisais les motocyclistes. Fidèle à notre nom, je salue religieusement tous les motocyclistes et amateurs de sports motorisés (moto, can-am, scooters, etc) sans discrimination. Par contre plus la journée avancait, plus les salutations devenaient difficiles.Pour en arriver à un point « culminant », lorsqu’arrivé à destination, le mal qui m’avait graduellement envahi fut insupportable. J’étais dorénavant incapable d’atteindre le guidon après les salutations.
Ca ne va pas…
C’est vrai, je le fais exprès, je vous garde dans l’ignorance depuis le début de mon récit. C’est que depuis mon départ, une douleur était apparue dans mon bras gauche. Au début, plutôt mineure, le mal irradiait de mon épaule gauche et commençait à atteindre mon coude. Mais après mon arrivé et une douche bien méritée, je dus me rendre compte de l’importance du problème en tentant de soulever ma bière pour me désaltérer un brin…
Qu’à cela ne tienne, j’étais à destination de ma première journée et Arnold viendrait m’y rejoindre le lendemain matin de bonne heure. La nuit de sommeil réglerait probablement le problème et me permettrait de reprendre la route sans délais vers le Lac Saint-Jean.

Mais ce surplus d’optimisme en partie encouragé par un excellent repas en très agréable compagnie, serait de courte durée. Quand le réveil sonna vers 4h30 du matin, une mauvaise nouvelle m’attendait. C’est incapable de saisir mon cellulaire pour en arrêter le réveil que je compris que le problème était là pour durer. Qu’à cela ne tienne, Arnold était déjà en route et Michel nous attendait un peu plus tard en journée.
Après avoir chargé la moto de peine et de misère, j’entrepris de rejoindre Arnold au point de rencontre. C’est au premier freinage que je sus que le voyage était terminé. La douleur était intense, constante et aiguë. Elle me disait clairement: « Hey le grand, la moto c’est fini pour toi ce week-end ».
En déconfiture, trahis par le « matériel »
Et c’est à ce moment qu’Arnold, arriva à notre point de rencontre. Je devrais le décevoir en lui annonçant que je ne pouvais pas continuer. En plus, je devrais annoncer à notre abonné la déconfiture de notre projet. En toute vérité, je n’étais même pas certain de pouvoir revenir à Montréal car la douleur était telle que je ne pouvais soulever mon bras jusqu’au guidon.
Mais ce fût sous un soleil de plomb, 37°C et de nombreux arrêts à cause du traffic (surtout aux alentours de Montréal) que le retour s’est passé, pour arriver 4h plus tards à la maison épuisé et souffrant. La nuit qui suivrait s’annonçait à peu près blanche.
Éviter les urgences…
Covid-19 en tête, je devais me trouver une clinique pour consulter un médecin. Ma clinique habituelle affichait complet pour le prochain jour alors je dû me résoudre à me rendre à l’urgence de mon hopital régional. Après un premier triage à saveur Covid, puis un second pour évaluer le cas, J’ai eu la chance de consulter un médecin dans les deux heures. Verdict: bursite à l’épaule. Empirée par les 4h de moto pour revenir à la maison.
Dans les circonstances, je m’en tire très bien. J’ai de toute évidence fait le bon choix en rentrant à la maison. Je n’ose pas imaginer ce qui se serait produit, si j’avais choisi d’aller de l’avant dans notre voyage. En fait je ne pourrais pas m’imaginer avoir choisi autre chose que le retour, considérant l’intensité de la douleur.
J’aurais probablement pu visiter un hôpital de la région de Québec mais on m’aurait selon toute évidence recommandé ce que je ne voulais pas entendre, de ne pas reprendre la route. Mais dans les circonstances, accompagné par Arnold qui fut d’un soutien total et réconfortant, je suis aujourd’hui bien content d’être rentré à la maison, entouré des miens.
Pour Michel et les motards du Lac Saint-Jean, ce n’est que partie remise, mes amis!

Merci Marc Antoine, ce texte relate bien l’état auquel tu t’est retrouvé et la bonne décision que tu as pris pour retourner chez toi.
Ne t’en fait pas, ici les Motards du Lac St Jean ont très bien compris et il ont hâte à la prochaine!
Pour ma part, ont reste en contact, maintenant soigne toi bien! Alp
Michel Bérard
Merci Michel, ALP!